Pour en finir avec l'intelligence artificielle et avec qui se prend pour Dieu

Publié le par Emmanuèle Estaque

L'intelligence artificielle n'est pas intelligente, et il n'y a donc aucun risque qu'elle surpasse l'humain comme certains s'en inquiètent (ou font semblant de s'en inquiéter pour justifier et faire accepter la puce cérébrale plus facilement cf. elon musk). Et même si elle peut être dotée d'émotions que l'on attribut à tort au fait d'être un humain (car l'animal aussi est émotionnel), il n'y a non plus aucun risque qu'elle remplace l'humain car l'être humain est plus que ses émotions.

La psychologie du yoga différencie, dans la psyché humaine, le mental (manas) de l'intelligence (buddhi) et de la conscience (citta). Cette distinction est fondamentale car elle permet de voir les différentes couches des aptitudes cérébrales et psychiques. Le mental correspond à toutes les aptitudes  de l'intelligence artificielle (savoirs, analyses, calculs,...), et c'est aussi à son niveau que se vivent les émotions, ce qui signifie que les émotions sont aussi programmables. La conscience est ce qui anime l'existence, de là certains courants métaphysiques du yoga parlent de conscience-énergie dans laquelle l'univers baigne ; et cette conscience peut prendre conscience d'elle-même : ex. le poisson vit automatiquement, robotiquement, inconsciemment dans la mer et un jour va réaliser, va prendre conscience d'où il se trouve, il va s'observer nageant dans le vaste océan. L'intelligence fait le lien, c'est  elle qui va permettre de prendre conscience, c'est la compréhension du fonctionnement mental et la capacité d'en sortir, mental qui lui fonctionne en vase clos, dans une boite de données ; c'est l'intelligence qui ouvre la boîte et sort vers l'inconnu pour ensuite permettre à la conscience d'être conscientisée ou conscience consciente d'elle-même.

Donc il serait plus juste d'appeler l'intelligence artificielle, le mental artificiel, si on considère que l'intelligence ne peut pas être mise en boîte. De plus, preuve formelle, ce sont des humains, créatures dans la création, baignant dans la conscience universelle, qui ont pu fabriquer ces capacités cérébrales artificielles. Cette "intelligence" artificielle doit être laissée à la place qu'elle mérite : un supermental qui peut être très utile dans ce pour quoi il est fait (calculs, logistiques,...) mais incapable d'aller dans l'inconnu car programmer l'inconnu est impossible. Croire que le robot pourrait un jour se libérer de sa programmation, c'est oublié qu'il a été construit par l'humain, c'est fantasmer sur cette création humaine en se prenant pour un créateur d'existence. Et ça c'est de la vanité délirante. Si l'être humain peut se libérer de sa condition, peut prendre conscience de lui-même, c'est parce qu'il est issu d'une source qui le dépasse tout en l'englobant. La position de l'humain comme créateur du robot n'est pas sur le même plan et ne pourra jamais l'être, n'en déplaise à qui se berce d'illusion d’être un jour Dieu à la place de Dieu, soit toujours et encore un ego démesuré, un chakra du nombril bien malmené...

Mais là où finalement on n'attendait peut-être pas cette technologie, c'est qu'elle peut permettre justement de faire prendre consciences aux êtres humains qu'ils ne sont pas des machines : puisque je peux  observer le fonctionnement mental sur mon robot plus facilement que sur moi-même, je peux advenir à une autre réalité de moi-même, un éveil de conscience : que suis je si je suis autre qu'un simple robot ?

 

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